Réunion de la BCE du 14 septembre 2023 4 points à retenir

Vendredi 22 septembre 2023

La Banque centrale européenne (BCE) a surpris les marchés en relevant ses taux directeurs de 25 points de base (pbs) et a priorisé le renforcement de sa crédibilité. Elle a revu à la hausse ses projections d'inflation du fait de la hausse des prix de l'énergie. Les membres de la BCE restent préoccupés par l'inflation des services et la hausse des salaires.

Selon nous, nous sommes arrivés à la fin du cycle de hausse des taux. Christine Lagarde a prononcé un discours prudent et considère que les perspectives économiques devraient être suffisamment faibles pour freiner la hausse des prix. Toutefois, les risques inflationnistes restent orientés à la hausse. L’augmentation du prix du pétrole et, dans une plus large mesure, des coûts de production, devraient être étroitement surveillées. La BCE sera très attentive aux anticipations d'inflation.

L’écart se creuse entre les États-Unis et la zone euro. Christine Lagarde a souligné que la transmission de la politique monétaire à l’économie se fait plus vite que par le passé. Ce n'est pas ce que nous observons aux États-Unis.

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4 points à retenir :

1. La BCE a relevé le taux de dépôt à 4%. Le message de la BCE suggère que les taux devraient maintenant être à leur maximum

  • Une forte majorité a approuvé les décisions. Certains gouverneurs auraient préféré faire une pause.
  • La BCE continuera à prendre ses décisions sur la base des données.
  • Le Conseil des gouverneurs considère que « les taux d'intérêt directeurs de la BCE ont atteint des niveaux qui, s'ils sont maintenus pendant une période suffisamment longue, contribueront de manière substantielle au retour en temps voulu de l'inflation à l'objectif fixé. »

2. La BCE considère que l'inflation est « trop élevée depuis trop longtemps »

  •  La BCE a revu à la hausse ses prévisions d'inflation pour 2023 et 2004. La révision à la hausse pour 2023 et 2024 reflète principalement une trajectoire plus élevée des prix de l'énergie.
  •  L'inflation ne sera proche de l'objectif que fin 2025.
  •  La BCE reste préoccupée par la forte pression des prix domestiques. L'inflation des services est soutenue par les salaires et le tourisme. Forte croissance des salaires, actuellement de 5% en glissement annuel au 2ème trimestre. Taux de chômage historiquement bas.
  • Les risques de hausse de l'inflation comprennent les coûts de l'énergie et de l'alimentation.

3. Le resserrement continue à se transmettre fortement et plus rapidement que lors des cycles précédents

  • « Les conditions de financement se sont encore resserrées et freinent de plus en plus la demande, ce qui est un facteur important pour ramener l'inflation vers l'objectif ».
  • Christine Lagarde a souligné que la politique monétaire se transmet plus rapidement que lors des cycles précédents.La dynamique du crédit s'est affaiblie plus que prévu.
  • En ce qui concerne l'immobilier, Mme Lagarde a déclaré que les secteurs résidentiel et commercial réagissaient clairement à la hausse des taux. « Mais nous sommes guidés par l'impératif de remplir notre mandat, qui est la stabilité des prix ».

4. La BCE réduit ses perspectives de croissance jusqu'en 2025

  • Elle s'attend désormais à ce que l'économie de la zone euro progresse de 0,7% en 2023 de 1,0% en 2024 et de 1,5% en 2025.
  • La résilience du secteur des services s'estompe. La croissance de l'emploi ralentit Le secteur des services crée moins d'emplois.
  • La reprise attendue au second semestre 2023 est repoussée à 2024.

       

Analyse des membres de l’Amundi Investment Institute : 

Sergio Bertoncini, Mickael Bellaiche, Delphine Georges et Valentine Ainouz